Voici aujourd’hui le témoignage d’une étudiante qui a intégré à la rentrée un master de neuropsychologie. Elle revient sur son année de Licence 3 et sur l’étape de sélection particulièrement stressante qu’elle a vécue.
Surtout ne perdez pas de vue vos objectifs. Ne vous laissez pas distraire par ce que l’un ou l’autre fait, soyez dans votre chemin en vous créant un dossier bien à vous, atypique et solide.
Est-ce que tu peux te présenter et me dire comment se sont passées ta licence 1 et licence 2 ?
Je m’appelle Elodie, j’ai obtenu ma licence en psychologie à l’université d’Aix-Marseille. Dès la L1 j’avais déjà en tête de continuer jusqu’au doctorat et ce qui m’intéressait le plus était la psychologie cognitive. Lors de la L2 j’ai effectué un semestre à distance (SFAD) et était toujours déterminée à continuer après ma licence. Durant ces deux années, je ne m’étais jamais posé la question de la sélection car je ne la pensais pas aussi stricte et difficile. Je n’avais aucune idée des critères de sélection ni même du nombre si restreint de places qu’il y avait.
A ce jour, je m’apprête à entrer en master de Neuropsychologie sur Grenoble, je souhaite me spécialiser avec la personne âgée et ai pour projet d’aller jusqu’au doctorat à la suite de mon master. Mon but professionnel est de pratiquer le métier de psychologue et de la recherche.
Comment s’est passée ta L3 ?
Le premier semestre de la L3 a été pour moi comme une alarme, nous avions eu une réunion d’informations des masters durant laquelle j’avais pris conscience de la réalité de la sélection : peu de places, beaucoup de demandes. Ainsi, j’ai perçu mon année comme un réel combat à la fois contre les autres et moi-même pour obtenir les meilleures notes possibles afin d’atteindre le master.
De ce fait, durant toute mon année le stress fut réellement difficile à gérer, je me suis beaucoup isolée pour travailler : moins voir mes amies, ma famille et ai démissionné de mon job étudiant sur la fin de l’année. J’ai eu pas mal de troubles digestifs et de sommeil…
Cependant j’avais de très bonnes notes, mon stage s’est super bien déroulé et ma maître de stage était confiante quant à mon admission en master.
Ce n’était pas le cas pour mon TER. En psychologie cognitive, les informations ont mis du temps à être communiquées et nous avons commencé notre TER bien après les autres (2 mois quasiment). Ça était extrêmement stressant, on avait 3 autres dossiers à gérer, 2 exposés et les examens… J’ai aussi eu du mal à avoir les informations nécessaires venant de l’étudiante en M1 dont j’avais choisi le sujet de recherche par manque de temps et d’organisation je pense.
J’ai pourtant obtenu 19 à mon TER, j’étais plutôt fière de moi car j’ai beaucoup investi de ma personne et malgré le manque d’encadrement : j’ai bien fait le taff !!
As-tu fait des stages ou d’autres formations pendant ta licence ?
J’ai effectué un seul stage durant ma licence, en licence 3.
Quel a été ton plan pour préparer ton dossier ?
Mon plan était réellement basé sur les notes et mon projet professionnel. Et les conseils que j’ai reçu étaient surtout d’avoir des bonnes notes mais aussi que la motivation, autant que le projet étaient les critères essentiels.
Si j’avais des conseils à donner ça serait :
- Candidater AU MAXIMUM (même avec 15 de moyenne…)
- et surtout de SE CONSTRUIRE UNE EXPERIENCE PROFESSIONNELLE (cumuler les stages, action bénévoles etc.)
Dans combien de masters as-tu candidaté ?
Au début j’avais pour projet de candidater dans 5 masters, mais durant les périodes de candidatures, j’ai postulé dans 2 autres. Au fil des refus j’ai pu candidater dans 1 dernier. Au total, j’ai candidaté dans 8 masters. J’avais choisi les 5 premiers selon deux critères : 1. Le master : contenu et débouchés et 2. La proximité avec ma ville d’origine (pas plus de 4 heures de route). Les 3 autres ont été choisis « par défaut ».
As-tu passé des entretiens ?
Je n’ai passé aucun entretien.
Comment as-tu géré la période d’attente des réponses ?
J’ai été refusée dans 4 masters qui avaient à chaque fois le même motif : notes insuffisantes et 2 selon lesquels « mon projet n’était pas en accord avec la formation ». J’ai été mise sur liste complémentaire pour 2 masters et je n’avais pas l’impression d’attendre d’être admise : pour moi c’était désespéré. J’ai donc trouvé un plan B (intégrer une L3 neuro et cumuler plus de stages pour postuler à nouveau l’an prochain) avant d’avoir la réponse d’une des listes. Il faut admettre que j’étais particulièrement dépitée et que j’avais comme abandonné l’idée d’être admise cette année.
D’une manière générale, comment toute cette sélection s’est passée pour toi sur le plan psychique ?
Je me suis sentie complément « en guerre » contre les autres pour obtenir une place en master et puis détruite lorsque les refus se sont cumulés. J’ai énormément été soutenue par mes proches, mais me sentais très seule malgré tout et me suis isolée de mes amis de fac qui ne cessaient de me demander si j’étais enfin prise quelque part.
Est-ce que tu as des regrets ? Des choses que tu aurais bien aimé savoir avant ?
Oh que oui ! Je regrette de ne pas avoir fait au moins 2 stages de plus, car j’avais de superbes notes et cela a failli me coûter ma place. Je regrette aussi de ne pas avoir eu des moyennes similaires en L1 et L2 que celles de la L3 (12/13 en L1 et L2 et 14/15 en L3).
Si j’avais un conseil à donner c’est vraiment de se donner à 1000% DES LE DEBUT ! La psychologie est une branche beaucoup moins accessible désormais, c’est vraiment la guerre malheureusement …
Si c’était à refaire j’aurais vraiment effectué plus de stages.
As-tu des conseils ou un mot de la fin pour les étudiants qui vont s’apprêter à passer cette sélection ?
Surtout ne perdez pas de vue vos objectifs. Ne vous laissez pas distraire par ce que l’un ou l’autre fait, soyez dans votre chemin en vous créant un dossier bien à vous, atypique et solide. C’est à dire, un projet, des expériences en lien avec ce dernier, des thèmes de travail choisis qui peuvent s’y calquer, en gros créer de la cohérence. Mais surtout, avoir de bonnes notes dans TOUTES LES UE.
Postulez dans un maximum de villes mais aussi de masters différents, ne vous limitez pas à ce que la fac va vous donner, apportez vous-même des choses intéressantes à votre dossier.
Et bien sûr : courage J
Je me permets de confier que durant la sélection et le temps où je n’avais pas encore été admise, j’ai perdu un proche. Cela m’a permis de relativiser sérieusement sur la situation et j’ai compris à quel point cela est dur, mais nécessaire de ne pas se laisser ravager par cette vague de pression à laquelle tout le monde adhère, comme je l’ai fait. Au final nous pouvons toujours postuler à nouveau l’année suivante… Ne laissez pas la sélection vous faire sentir plus bas que terre, vous êtes assez et c’est le système qui en fait trop !