Je poursuis la lecture de ma pile de l’été sur le thème de l’éducation. Je crois que ce livre était bel et bien de l’intrus de ma pile, plutôt consacrée aux méthodes d’éducation alternatives et à l’école libre.
Un essai pour l’UNESCO
Dans la collection Folio, le livre regroupe en fait deux essais. Je n’ai lu que le premier.
- Où va l’éducation, écrit en 1971 (soit à l’âge de 75 ans), 27 pages
- Le droit à l’éducation dans le monde actuel, écrit en 1948, 77 pages
Où va l’éducation a été écrit à l’intention de la Commission internationale sur le développement de l’éducation de l’UNESCO (Piaget avait été directeur pendant près de 40 ans du Bureau international d’éducation de l’UNESCO jusqu’en 1968). D’ailleurs, la Commission ne semble pas vraiment reprendre ses thèses dans le rapport qu’elle produit en 1972 Apprendre à Etre sous la direction d’Edgar Faure (le rapport est disponible ici).
Changer la façon d’enseigner pas l’école
Dans cet essai, Piaget propose un renouveau de la façon d’enseigner (et il prend notamment l’exemple de l’enseignement des sciences). Il ne remet pas en question l’école en tant qu’institution. Au contraire, il souhaiterait même que l’école maternelle soit obligatoire (ce qui est d’ailleurs en passe d’être fait en France avec la loi de 2019 qui abaisse l’âge de l’instruction obligatoire de 6 à 3 ans).
Voici la 4ème de couverture :
Ce ne sont pas les matières qu’on leur enseigne que les enfants ne comprennent pas, mais les leçons qu’on leur donne. Là est la cause de la plupart des échecs scolaires. Toute réforme sérieuse de l’enseignement doit donc commencer par l’information des maîtres qui assurent cet enseignement. Ainsi les méthodes dites actives, l’éducation préscolaire, la recherche interdisciplinaire deviendront autre chose que des mythes. En particulier, ce que préconise, ici, Jean Piaget c’est, avant tout, la fin du professeur conférencier. Pour que l’école devienne plus efficace, car comprendre, c’est inventer.
La méthode d’enseignement qu’il préconise est une méthode active, basée sur la recherche spontanée de l’élève. Afin que « toute vérité à acquérir soit réinventée par l’élève, ou tout au moins reconstruite et non pas simplement transmise ». « Comprendre, c’est inventer, ou reconstruire par réinvention ».
L’éducateur reste le maître
Cependant, l’éducateur demeure indispensable afin de :
- « construire les dispositifs de départ susceptibles de poser des problèmes utiles à l’enfant »
- « organiser des contre-exemples forçant à la réflexion et obligeant au contrôle des solutions trop hâtives »
Comme dans une pièce de théâtre en somme. On suit le script.