Aujourd’hui dans la série de témoignages sur la sélection en master de psychologie, voici le témoignage d’Amandine qui rentre en Master 2 de Psychologie de la santé à Lille. Elle a passé la sélection entre le master 1 et le master 2 et raconte son parcours.
Hello, moi c’est Amandine. J’entre en M2 de Psychologie de la Santé (PSA – qui fait partie du Master PEPS) à Lille et j’ai passé la sélection à la rentrée 2018/2019 en tant que (petit spoil) redoublante et voici mon parcours à l’Université :
J’ai intégré la licence de psychologie de Lille à la rentrée 2013. A l’époque je ne savais pas réellement ce que je voulais faire et je m’étais lancée dans les études de psycho parce que je pensais que ça pourrait être intéressant et que c’était ce qui me correspondait le mieux. Pour vous expliquer comment se sont passées mes années de licence, il faut remonter au tout début.
La Licence 1
Avant la rentrée de septembre 2013, j’ai participé à une journée d’intégration organisée par l’association étudiante de psycho de Lille 3 (Apsyle) parce que j’avais vraiment la frousse de me pointer à la fac sans connaitre personne. Honnêtement, grandiose idée. C’est grâce à cette journée que j’ai rencontré les 3/4 de mes potes de Licence 1. Je me suis donc sentie très vite à l’aise à l’université, soutenue et il faut le dire, on s’amusait bien en Licence 1. Je crois que j’avais pris les études supérieures à la légère à l’époque, comme si ça n’était rien de plus simple que la continuité du lycée et que d’aller en cours et prendre des notes cela suffirait à obtenir mes examens. Surprise quand j’ai passé les examens du premier semestre et que j’ai vu mes résultats, c’était catastrophique, on peut le dire. Je suis la seule de mon petit groupe de pote à m’être ressaisie au second semestre. Malheureusement, les efforts n’ont pas suffi à valider entièrement mon année.
La Licence 2
J’ai pu passer en Licence 2 mais en chevauchement. Dans mon cas, le chevauchement a pu s’effectuer car j’avais validé l’un des deux semestres, même en ayant en dessous de 10 de moyenne générale sur l’année (S1+S2). Je pensais avoir de la chance mais je n’étais pas au bout de mes peines. Car le chevauchement, ça signifiait avoir les cours de Licence 2 + les cours de Licence 1 que je n’avais pas validé au semestre non validé (dans mon cas, le S1, pour lequel j’avais eu en dessous de 10 de moyenne). Ça fait beaucoup de cours à caser dans la semaine mais également beaucoup d’examens à réviser. J’ai voulu assurer ma Licence 1 au dépend de ma Licence 2 et j’ai accumulé les difficultés pour me retrouver dans le même schéma en Licence 3, avec un chevauchement…
La Licence 3
Au début de la Licence 3, j’ai grandement réfléchis sur ma situation et j’ai pris du recul. Je connaissais les difficultés d’un chevauchement, je ne savais pas ce que je voulais faire comme Master et j’étais clairement perdue. J’ai donc décidé de faire ma L3 en 2 ans, j’ai choisi les matières que je souhaitais valider la première année et celles que je laisserais à plus tard (en suivant tout de même tous les cours assidûment).
Sur le plan des notes, j’ai finalement validé ma L1 et ma L2 au ras des pâquerettes. Pour ce qui est de la L3, ça s’est un peu mieux passé. Je savais que je redoublais, j’avais en tête que si jamais mon examen se passait mal il y aurait les rattrapages et en plus, une 3ème voire 4ème chance avec mon redoublement, j’étais donc beaucoup plus détendue en me présentant aux examens et cela a sûrement beaucoup aidé au niveau des notes.
Au niveau du stage et TER : je n’ai pas trouvé la motivation de chercher un stage pour la Licence 3 et n’en ai donc pas fait. Pour le TER (que j’ai effectué lors de ma 1ère L3), j’ai très bien été encadrée par ma directrice de recherche, j’aimais beaucoup le sujet sur lequel je travaillais et nous étions 2 à rédiger le TER. Je n’ai donc pas eu de grandes difficultés pour ce travail, que nous avons validé avec un joli 17.
Pour ce qui est de l’ambiance lors de ma Licence : nous nous sommes toujours plus ou moins entraidés grâce à un groupe Facebook sur lequel nous pouvions poser des questions, demander certains cours, partager des documents… Mes années ont plutôt été très agréable à ce niveau. Niveau stress ça a toujours été compliqué pour moi, grande stressée de la vie, l’université ne m’a vraiment pas aidé et je pense que mon stress s’est décuplé au fil des années (même si redoubler ma L3 m’a permis de respirer un peu).
L’avant sélection
Lors de ma Licence, la sélection s’effectuait à l’entrée du M2. Nous avons commencé à entendre vaguement parler du déplacement de la sélection à la fin de ma seconde L3 et je me souviens très bien de l’ambiance pesante que cela a provoqué. Les enseignants n’avaient pas beaucoup d’informations; l’université non plus finalement et on nous laissait avec des « peut-être » et des « si », sans savoir quand ni comment. Bref, ça nous angoissait mais ça semblait encore lointain.
Le Master 1
Premier jour de Master 1, on nous met directement dans le bain : à la fin de l’année, on aura la sélection pour rentrer en M2 si notre année se passe bien. Si ça n’est pas le cas, il se peut qu’on ait à passer par la sélection pour redoubler (tout ça se précisera et deviendra bien plus clair dans nos esprits au cours de l’année). Cette rentrée est un peu spéciale, l’université n’a jamais autant accueilli de M1 Psycho, nous sommes approximativement 700 (peut-être plus ?). Pourquoi autant ? Parce que certaines universités de France ont décidé de passer la sélection à l’entrée du M1 pour la rentrée 2017/2018, ce n’était pas le cas de Lille. Certains étudiants refusés dans leurs universités respectives ont donc décidé de tenter leur chance à Lille. Étonnamment, cette ambiance de fin du monde n’a pas changé grand-chose au niveau de l’entre-aide (ou du moins, je n’en ai pas eu l’impression) – ce qui n’était apparemment pas le cas des collègues en L3.
J’avais en tête de valider mon M1 en 1 an et passer la sélection à l’entrée du M2. C’était une année très très intense, le stage de 300h, les examens, les oraux, les dossiers, le rapport de stage, le mémoire (surtout le mémoire). Je savais quel Master 2 je voulais intégrer et j’ai choisi toutes les options correspondantes.
La sélection
Avec cette année passée comme une flèche, je n’ai pas pris le temps de préparer 36 milles dossiers et je dois dire que je n’ai fait que 2 candidatures : pour le M2 PEPS (PACT ET PSA) et pour le M1 PEPS en cas de redoublement (à Lille donc). Plutôt risqué. Je n’avais pas non plus pris le temps de rechercher des stages et n’avais donc pas de promesse de stage à glisser dans mon dossier. Dans mes lettres de motivation, j’ai expliqué pourquoi j’avais choisi telle option, en faisant des liens avec mes projets professionnels. J’ai également expliqué pourquoi j’étais intéressée par ce Master là en particulier, j’ai donc énuméré les cours qu’ils offraient qui faisaient du lien avec mon projet pro toujours. J’ai parlé de ce que j’avais fait en stage et comme TER, ce qu’ils m’avaient apporté, ce que j’aimerais faire comme autre stage/TER et pourquoi. Egalement ce que je projetais de faire à la suite du diplôme… Pour ma lettre de motivation de redoublement j’ai sensiblement parlé des mêmes choses mais j’ai, en plus, précisé ce que je comptais faire en parallèle de cette année.
Avant même d’avoir reçu les résultats de mon M1, je recevais les réponses à mes candidature : acceptée à l’oral de M1 et refusée à l’oral de M2. Il n’y avait plus qu’à espérer avoir loupé son M1. ET BINGO, c’était le cas, à une UE près. Me voilà partie pour passer un oral de sélection pour redoubler un M1, pour une seule et unique UE (pas de bol).
Niveau préparation de l’oral, j’étais rodée. Avec mes camarades et amies de Master, nous nous étions entrainées à s’interroger les unes les autres, comme devant un jury. Nous avions donc préparé toute une liste de questions/thèmes tels que :
- Pourquoi la psychologie ?
- Pourquoi ce M2 ? Justifier vos options…
- Mémoire M1 : appréciations, difficultés …
- Projet de mémoire M2
- Stage M1 : situations où vous avez été mal à l’aise, comment vous auriez pu gérer autrement, posture professionnelle, travail en équipe, qu’est-ce que vous avez pu faire en tant que psy
- Stage M2 : projet ?
- Vos peurs, vos limites
- Projet professionnel : quelles ambitions ? formations prévues ? en quoi ces formations vont apporter quelque chose ?
L’oral de sélection
Je vous passe les moult péripéties en j’en viens au fait. Grande angoisse le jour-J, j’oublie tout ce que j’ai préparé. « Grâce » aux péripéties qui m’ont fait pleurer pendant 30 minutes avant l’oral, je me présente au jury de 5 enseignants-chercheurs plus sereine que ce que j’aurais pensé. Je suis étrangement calme et répond à leurs questions en prenant mon temps. Même si, avec du recul, les réponses données à certaines question ne sont pas les « meilleures », je pense que je m’en suis sortie car j’arrivais à justifier (de manière logique) mes réponses à chaque fois. Malheureusement, à cause de mon stress (coucou blackout) j’ai quasiment oublié toutes les questions qu’ils m’ont posées. Je me souviens qu’un membre du jury m’a posé une question sur mon mémoire, un autre m’a demandé d’expliquer l’une de mes mauvaises notes… Navrée de ne pouvoir vous fournir plus d’infos à ce niveau.
Bilan
Après cet oral, l’attente était vraiment compliquée à vivre, fort heureusement j’avais un job d’été prenant qui m’occupait l’esprit all day long. Le summum du stress, bien évidemment quand les réponses commencent à tomber et que tu n’as pas encore reçu de mail. Et ne faites pas comme moi, vérifiez votre bonne boite mail (aha). Donc vous avez lu le début de ma présentation, vous avez deviné que j’ai été accepté.
J’étais à mille lieues d’imaginer ce qui m’attendait en me lançant dans des études de psychologie et j’aurais aimé pouvoir lire ce genre de témoignage, c’est pourquoi je participe avec plaisir et j’espère que ça pourra en aider certains. Et oui, je suis passée par de nombreux doutes (encore maintenant, la veille de rentrer en M2 si ça peut vous rassurer – ou pas) mais c’est normal, alors si les études de psycho c’est ce que vous rêvez de faire, ne vous découragez pas.
En tout cas j’ai eu de la chance d’être entourée et soutenue, par mes amis et les enseignants de l’université qui restaient à disposition si on avait des doutes ou questions car enchaînement de l’année de M1 + la sélection m’a épuisée, autant sur le plan physique, mental, que moral. Mais j’ai survécu, alors vous pouvez le faire également. 😉
Conseils
Pour les candidatures à Lille je vous conseille de choisir les options qui correspondent au Master visé, sinon c’est quasi foutu d’avance. Soigner son projet de recherche, son projet de stage et son projet de formation/professionnel, je pense que c’est en haut de la liste des choses importantes. En tout cas, je pense que c’est ce qui a joué en ma faveur, clairement.
Pour l’oral à Lille : être en capacité de justifier ses réponses, ne pas répondre à toute vitesse, prendre son temps (réflexion et réponse), montrer leur que vous êtes à l’aise (je sais que c’est loin d’être facile), entraînez-vous devant un groupe de potes ou avec votre famille, ça aide beaucoup !